5e partie : L'adaptation.
En buvant mon café à Tim Hortons, je prends un temps de réflexion : ma famille me manquait beaucoup. Moi qui je suis encore jeune, et qui n’a pas encore rempli sa soif de tendresse et d’amour, mince, à cet âge-là je connais déjà la misère (modérée) et la solitude. Et là je suis dans un pays où je ne connais ni les personnes, ni les endroits ni même l’accent. Je ne savais même pas où j’allais, mais je m’en souciais comme de la première dent Mathusalem. Une seule chose me préoccupait : mon avenir. Philipe Jaenada l’a dit un jour quand il avait mon âge.
Je prends le métro direction l’école polytechnique. En arrivant à l’université de Montréal, je découvrais cette belle école que beaucoup de chercheurs, connus dans le monde entier, y faisaient leurs études. Dés que tu rentres par la porte principale, la seule chose qui t’attire est les photos géantes (posters) des savants qui ont passé leurs cursus ici à poly (on l’appelait souvent comme ça). Je passe à l’administration pour m’inscrire. Avec un petit sourire, la secrétaire me délivre la carte d’étudiant dans moins de 10 minutes. Elle me montre également le département et les bureaux de mes responsables. Je passe voir M. Zine (un surnom que je donne à mon sous-responsable) algérien lui aussi qui est un jeune enseignant ici. Quant au big bosse, que je surnomme M. Passeur (Français installé au Québec), il est en France pour un court séjour.
M. Zine m’accueillait chaleureusement et me parlait de poly et comment je dois me comporter ici en faisant allusion que ce n’est pas du tout le même système universitaire qu’en France, ni la même mentalité. Il m’expliquait par quoi je dois commencer mon sujet de stage. Compréhensif, M. Zine me donne une semaine pour chercher un logement, m’habituer, et me reposer avant d’entamer le boulot.
Chercher un logement à Montréal ce n’est pas du tout évident pas comme le prétendent quelques uns. Etant donné que je ne connais personne ici qui peut m’aider, je me contente de voir Nadine. Je rentre à l’hôtel. Je vais à l’accueil.
- En québécois, je lui disais : « Nadine, je veux … que tsu m’aide ».
Je lui explique que j’ai seulement une semaine pour trouver un logement. Elle me répond qu’il n’existe pas une règle où une recette magique pour trouver un logement. Déçu, je monte à ma chambre et je commence à chercher sur le net. A part visiter la ville de Montréal, tous les matins, j’ouvrais mon journal « Métro » et je lisais la page des annonces. Dés que j’en trouvais une intéressante, je notais les coordonnées. J’appelle généralement l’après midi. En sept jours, j’avais trouvé le logement qui me convient. C’était un beau studio pour deux personnes. J’appelais Dezki (il était toujours en France) pour lui annoncer la bonne nouvelle. Mon studio était juste à côté de la station de métro « Viau ». Non je ne trompe pas elle s’appelle bien « Viau ». Je me suis inspiré de ce nom pour choisir le mien car je prenais tous les matins le métro à partir de cette station pour aller à l’école.
15 jours depuis mon arrivée à Montréal. Dezki est venu aujourd’hui. Je partais à l’aéroport pour chercher mon ami intime. Une fois venu on rentre chez moi … pardon chez nous. Moi vis à vis Derzki j’étais comme un couteau qui vit avec une fourchette, de part et d’autre d’une assiette de soupe. On était tellement solidaire que les gens nous ont attribué le nom « jumeaux ». Si je faisais la vaisselle, lui prépare le manger. Si je nettoyais le séjour, lui la salle de bain. Si je rentre en retard lui rentre tôt et vise versa. Dezki m’a littéralement enveloppé d’amitié. La vie est bien faite, on ne l’écrira jamais assez. Dans notre quartier, Je connaissait deux amis Richard et Camille. Les deux âgés et célibataires, et par hasard chacun d'eux avait un chat noir. Richard était un homme alcoolique. Dés qu’il rentrait du travail. Il buvait entièrement une vodka et sortait, torse nu, à la rue où un froid polaire y régnait. Une fois ivre, Richard toquait sur notre porte pour qu’on lui laisse rentrer chez nous. Il nous aimait beaucoup. On discutait quasiment tous les jours jusqu’à minuit avant de le laisser partir. Camille, quant à lui, originaire de Chicoutimi, était un homme timide, intelligent, obèse (pardon Camille !), énigmatique et parfois violent. Je me souviens qu’il avait une bicyclette qui supportait à peine son poids et qui baladait toute l’après midi sur le vieux Montréal… comment il n’a pas pu maigrir ainsi. Je ne sais pas, il faut que je réfléchisse.
Bientôt la 6e partie...

















